lundi 6 avril 2009

Nouvelle saison pour Bilitis et Madagascar !



Bonjour

Passé la saison des cyclones, et des intempéries politiques, le tourisme a Madagascar prend un nouveau départ. Vous y serez particulièrement bienvenus cette année.

Pour naviguer sur le catamaran Bilitis, contactez désormais Lionel, un navigateur chevronné connaissant parfaitement les eaux malgaches notamment autour de Majunga et de Nosy Bé, mais ayant aussi navigué au Comores, en Indonésie et... en Bretagne.

voici son e-mail, lionel@solarmad.biz

Hurricane season and political unrest all seem to be over ! Tourism in Madagascar is alive again, and you will be hearthily welcomed...
To sail aboard Bilitis you may now get in touch with a very talented and motivated guy, Lionel, long established in Madagascar with his family, and who also sailed in the Comorros, Indonesia...and Britanny.

mercredi 25 février 2009


Bonjour


Le catamaran est désarmé jusqu'au 15 avril du fait de la saison des pluies .

En outre, des evènements politiques sérieux sont en cours a Madagascar . Je suis actuellement en France, mais j'attends d'en savoir un peu plus pour répondre à vos demandes de réservation.

Vous pouvez également me joindre au 06 37 69 67 11. Bien à vous

mercredi 7 janvier 2009

De Nosy Bé à Majunga en quatre escales

Notre retour de Nosy-Bé à Majunga s’est déroulé courant décembre, motivé par le besoin d’un poste de mouillage parfaitement sûr en cas de cyclone, et abrité des fortes pluies du Nord de Madagascar.
Nous partîmes un peu tard en saison, mais nous partîmes juste à temps : La saison des perturbations cyclonique était déjà un peu entamée , vents faibles et grains ( deux jours après notre départ, la perturbation tropicale qui menaçait sur les photos satellites apportait autant de pluie à Mayotte en un jour qu’en un mois de décembre normal).
Le premier soir, un orage de mantasaly, avec grains tournoyants, nous empêche de mouiller à Baramamahy. Trombes d’eau, obscurité totale entre les éclairs. Les parages d’un des deux écueuils qui gardent au large l’entrée de la rivière apparaissent tout d’un coup au sondeur (à peine 2 mètres de fond dans une grosse houle !). On s’en croyait loin ! On pouvait croire, comme les anciens Grecs ou les Sakalaves d'aujourd'hui, que ces rochers sont ensorcelés et se déplacent à leur gré pour venir assaillir les bateaux. Le vent saute de 180 degrès en quelques minutes… Il me faut avoir ne nez collé au compas pour ne pas revenir sur les cailloux !

On prend le large, direction les Radama, Nosy Kalakajoro . Le mouillage, comme je l’avais déjà constaté de retour d’Antsohihy, est un peu gâté par un lodge de pêche au gros qui "réquisitionne", pour y aligner ses barques sur des corps morts, la seule plage qui soit protégée par l’île d’a coté, Nosy Ovy. Dommage, c’est une escale pratiquée de tous temps,la seule accessible au boutre et aux voiliers en pleine nuit sur cette route côtière importante… La mer est à tout le monde mais les places de parking y sont rares, hélas.
Après Kalakajoro, départ tranquille vers Nosy Saba au sud-ouest. Cette fois-ci on mouille face au nouvel hôtel ( il parait que c’est un trois étoiles) qui s’est installé à l’ouest de l’île , dans un cadre polynésien à souhait . Mais le récif et la marée importante nous imposent de mouiller loin au large – on a devancé le coup de vent de mantasaly, et on le voit passer... tranquillement installés dans les cabines.

L’escale suivante est la baie de Morambe. Une échancrure en forme d’oreille, creusée dans une péninsule isolée, avec des circonvolutions, des îles rocheuses plantées de baobabs émergeant haut au-dessus des flots calmes, et peuplés de lémuriens rares. Il y a plusieurs grandes villas autour de la baie, dite parfois aussi « Baie de Canal Plus » parce qu’une partie du TV business a choisi de construire ici. Question autographes, ils seront moins embêtés qu’au Lavandou : il n’y a pas de route, pas de port et tous les accès se font en avion privé ou en bateau.



A notre arrivée dans la baie, dans l’après-midi, une belle vedette vient à portée de voix de Bilitis et me demande respectueusement si je suis Monsieur X… ! J’aurai du dire oui, et prendre peut-être dans une de ses villas un grand bain moussant suivi d’un whisky sur une large vérandah. Au lieu de ca, j'ai du veiller sur le pont pendant le troisième grain de Mantasaly du voyage ; vents de 40 noeuds, il ne fallait pas déraper. Les îlots de Morambe sont d’une grande beauté pendant l’orage, silhouettes noires dans la brume grise. Notre mouillage, un peu a gauche de l’entrée était excellent et Bilitis ne bouge pas pendant le grain .

L’étape qui suit impose de passer la baie de la Mahajamba, assez redoutée pour ses courants de marée levant de hautes vagues croisées. On la passe à l’étale de midi, sans problème. Etonnantes différences de couleur entre l’eau bleue du large et rouge de la rivière, en veines nettement séparées. Puis c’est une côte rectiligne et sablonneuse jusqu'à Majunga - entrecoupée par quelques falaises rouges et de petites rivières à la bouche ensablée. Seule l’une d’elle est réellement navigable, la rivière d’Antsena dite aussi Marosakoay.
La passe très ensablée est un peu émotionnante, qaund on la connaît pas, mais on débouche dans un profond bassin entouré de dunes de sables, où paissent des zébus. Le villageois. sont pauvres mais agréables, et cette rivière remonte assez loin dans les terres. C’est déjà un autre climat : le nuages grondent et s’élèvent haut au dessus des terres … mais il n’y aura pas de Mantasaly.
Majunga n’est plus qu’à une demi journée. la croisière se termine.

PS desolé pour ces images dans le désordre ! Vous trouverez un extrait de la carte de la baie de Morambe, la riviere antsena, la meme prise à basse altitude lors d'un vol sur un petit avion en route vers marovasa...

lundi 24 novembre 2008

La baie des Sud’Af


« Chez Andrew et Lisa » ou « Chez les Sud- Af’ »… c’est le nom d’un mouillage abrité dans une des criques qui divisent la Baie des Russes - ce vaste plan d’eau enclavé dans les terres dont on a déjà parlé, à quatre heures de mer de Nosy Bé.

Le mouillage est facile à trouver, en face de la passe ; parfaitement bien protégé. Il y a là quelques corps-morts, des bateaux au repos, un gazon planté en bord de plage, un hamac vide, et une sympathique installation d’aubergistes broussards avec poulailler grillagé et panneaux solaires qui permet de servir de la bière fraîche et des omelettes.


Que demander de plus ? Il y à des gens qui font le tour du monde pour cela, me confirme Andrew. L’auberge figure sur le portulan des tour -du-mondistes, la cartes informelle des escales à ne pas manquer, presque comme le célébre Cafe do Sport de Horta, aux Açores. Ambiance : pavillons de club nautiques, cartes à décalquer, livres a échanger… Un perroquet hardi qui monte sur votre épaule comme dans l’Ile au Trésor. Et une longue table sous la verandah au sol de briques, ouvrant sur un mur dense de végétation. Assis là, le roulis se fait encore sentir : Dieu que la terre est ferme et verte et qu’il faut être fou pour aller sur la mer.
Andrew a une machine et une grande table de maître voilier, et répare les accrocs dans les voiles. Andrew a un bateau, et bien sur c’est aussi un wharram de 42 pieds, gréé en goelette, en réparation sur sa petite plage entourée d’arbres.. C’est donc assez paradisiaque, et des parts sont a vendre si on est tenté de prolonger l’escale.
En haut de la crête, un sentier monte à un point de vue d’où l’on domine l’entrelacs de criques de la baie des Russes.
Hélas, de ce panorama on découvre aussi pas mal de brûlis : en cette saison on met le feu à la forêt, sur la coteaux ou dans les mangroves, pour faire du charbon de bois. Bien dommage, mais cela repoussera, cela fait vivre les villageois, et il faut bien que les Nosy-béens fassent cuire leur riz sur quelque chose. (Le litre d’essence est toujours a 1.30 euros, la recharge des bouteille de butane a 12 euros … dans un pays ou le smic reste à 24 euros.) peut-être ne sont ils pas si fous ceux qui vivent sur la mer. Le sentier redescend, par une mangrove brulée.
La pêche ayant été médiocre, on achète un poulet au village. Ils n'ont pas grand chose, mais sur la facade d'une maison en roseau de falafa, sont disposés trois téléphone portables ... les communications sont sûrement payées avec l'argent du charbon de bois ! Et on part, juste avant la pluie !

vendredi 14 novembre 2008

Qui veut traverser le Canal ?



Madagascar c'est formidable ... Mais l'envie me prend de traverser le Canal du Mozambique et d'aller voir "en face".

En face, à 30 heures de mer, c'est d'abord Mayotte,île française, avec ses tracas administratifs mais la possibilité d'affiner l'avitaillement ; puis, égrenées comme les pierres d'un gué, les autres îles Comores : Anjouan, Mohéli, la Grande Comore toujours a un jour de mer l'une des autres. Deux jours encore et on atterit enfin sur la côte Africaine.
Un coin fréquenté par les navigateurs portuguais et arabes depuis des centaines d'années, mais pas encore par les flotilles de voiliers de location. Atterisage sur Nacala, et au sud Ilha da Moçambique ( ou directement sur Porto Amélia, grande baie bien protégée, plutôt nommé aujourd'hui Pemba, ville assez sympathique et en plein essor). et la remontée vers les Quirimbas, destination qui rappelle à ses visiteurs Zanzibar " avant le tourisme" - surtout Ibo et son vieux fort Portugais. Et puis, si vous avez le temps, pourquoi pas la Tanzanie : Mafia, l'île de Pemba ( homonyme du port precédent!) et le port de Stonetown, la Ville de Pierre, à Zanzibar.
Une partie de la côte est protégée par ces îles et bien adaptée au catamaran, une partie ne l'est pas. Le challenge est de réussir la traversée du courant du Mozambique, 4 neouds en cette saison, portant vers le sud ; et d'avoir assez de vent. La météo imposera peut-être un départ en Mars.

Si un équipier motivé, ou deux ou trois, se présentent ; s'ils ont une certaine indépendance financière ( la caisse de bord devrait se contenter de 20 euros par jour); le gôut du brassage ( des cultures, mais aussi des écoutes !) je léverai l'ancre bien volontiers avec eux. Des trajets par étapes sont possibles.

dimanche 19 octobre 2008

La rivière Loza et le port d’Antsohihy


Pourquoi aller s’amarrer à Antsohihy , ( prononcer Antsoui ) bourgade bien enclavée dans les terres, et que j'ai déjà traversée maintes fois, car c'est une étape sur la nationale 6 ?
Parce que la magnifique rivière Loza y mène, sur 35 milles qui comptent parmi la plus étranges et les plus beaux que j’ai jamais parcourus. La Loza, avec ses gorges, ses tourbillons sacrés, l’immense lagune en son centre, et ses forêts bruissantes d’oiseaux, est très profonde par endroit, plus de 80 mètres. Elle est dominée par des collines rouges, et parcourues par des vents forts et réguliers. Il y a des crocodiles, des dauphins, mais qui restent invisibles.
Tout est si vert - impression de traverser un parc anglais sous spinnaker.
A trente milles de l’embouchure, un confluent mène à la rivière principale, qui n’est plus vraiment navigable : bien des boutres s’y sont échoués, me dit-on.
On déboule, toujours vent du bas sur le bras d'Antsohihy, où on évite des boutres, des baigneurs, des pirogues surchargées de charbon et où enfin on amarre - pour la première fois à Madagascar– Bilitis à quai.

Comme c'est bien, un quai ! Le port amont se trouve dans un tout petit bras de rivière qui laisse a pleine la place aux pirogues de nous dépasser. Il y a des flâneurs, et même l’éclairage nocturne, sur le entrepôts proches. Presque une marina … On peut aller manger des brochettes en ville à pied... n’est-ce pas le comble de la civilisation ? Hélas il faut faire vite, car la marée ( avec trois heures de retard sur l’horaire d’Hell-Ville) vide la rivière, brusquement, comme si on avait ouvert une écluse !
Bilitis se trouve à minuit posé sur un fond de vase, quatre mètres en dessous de la muraille du quai, heureusement bien protégée par de pneus.
Plus propice au sommeil, le mouillage du lendemain est situé dans un bras de rivière, face au nouveau port. Les courants y sont forts ( on s’en apercevra en levant l’ancre quand un tourbillon emmènera Bilitis cueillir quelques feuilles d’arbres dans les filières du bastingage.), mais l’eau est propre, et il fait bon y rester quelques jours. Roger en profite pour présenter sa fiancée à sa mère qu’il n’avait pas vu depuis huit ans, et renouveller ses papiers maritimes.

On redescend la belle Loza en partie de nuit, sous la pleine lune. Etrange sensation en mouillant en centre de la lagune : quand l’ancre accroche par 10 metres de fond, j'entends un bruit d'eau bizarre : c'est le courant, quatre noeuds au loch-mètre, qui fait cet impressionnantee succion entre les coques. Cette rivière est un monde changeant et habité, j’ai bien envie d’y revenir.

samedi 18 octobre 2008

Nosy Lava et Nosy Saba





Nous quittons la baie de Nosy Bé, direction le sud. Après un jour et demi de mer, un autre paysage : les roches volcaniques font place aux sédiments rouges et blancs . Nosy Lava et Nosy Saba sont des blocs de calcaires blancs tourmentés par l’érosion. La &g&tation est clairsemée, mais es fonds sont superbes et l’eau est plus fraîche qu’à Nosy Bé. Nosy Lava, « l’île Longue » est l’ancien pénitencier de Madagascar , un bateau à l’escale y fut même abordé par des détenus en fuite, vers 1995. L’île est revenue a sa pureté première.
A Nosy Saba, sa soeur plus petite, plus ronde, un bon mouillage forain près de la pointe sud-est nous abrite pour la nuit.



A 6 milles au sud-est de Nosy Lava, qui avec d’autres îlots protège une sorte de vaste rade, on mouille devant Analalava ( à coté du ketch Modia, qui fût notre voisin de chaîne au Port du Cratère). C’est une magnifique vieille ville coloniale, avec de grandes allées droites, de villes demeures à vérandas effondrées, un square ( qui me rappelle la place des Cocotiers à Nouméa) orné d’un kiosque a musique et de becs de gaz venus tout droit de Paris. C’est du moins ce que m’apprend Madame Renée, la patronne de l’hôtel Varatraza, spacieuse maison en ville avec de calmes varangues et une annexe sur la plage... Mme Renée est une zanatany , née à Madagascar, et elle me montre d’anciennes photo d’Analalava dans les années 1900, avec des dizaines de bateaux au mouillages dans la rade , dont un paquebot tout blanc. Mais c’est la disparition du bagne sur l’île d’en face que regrettent le plus les locaux. Concept bien français , (comme le château d’If, l’île du Diable en Guyane ou Poulo Condor au Vietnam), le bagne insulaire avait accueilli toute les gloires de la lutte pour l’indépendance, et après celle-ci, des détenus souvent assez fortunés pour faire venir du continent parents et amis, provisions de bouche, voire petites pépées ! La ville semble bien morte sans ces trafics, d’autant que la piste de 60 kilomètres vers la RN6 est exécrable, et les touristes sont encore rares. Dommage pour eux ! Il y a tout ce qui rend Madagascar si singulier, par ici .